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ODD

Soutenir la société civile pour réaliser les ODD

  1. Créé par Lawrence PIETERS
  2. Le 22/09/2022
  3. Dans ODD
A l’heure où la société civile est menacée de toutes parts, il est essentiel de reconnaître le rôle primordial qu’elle joue dans l’atteinte des ODD et de la soutenir pour réaliser l’Agenda 2030.

Les 17 Objectifs de développement durable (ODD) constituent un appel à l’action de tous les pays à lutter contre la pauvreté et remettre la planète sur la voie de la durabilité.

Ce combat pour un développement juste et durable, les Organisations de la société civile (OSC) actives dans la coopération au développement en sont le fer de lance. Les OSC belges, travaillant aux côtés de leurs partenaires sur tous les continents, mettent en œuvre une multitude de projets innovants, collaboratifs et à long terme qui bénéficient à des milliers de personnes au niveau local et plaident pour la réalisation des ODD au niveau mondial.

ACODEV a mis en lumière cette contribution essentielle à travers une série de 17 articles - 1 par ODD - publiés sur notre site et rassemblés dans le recueil "Construire un monde durable : les organisations de la société civile belge engagées pour les objectifs de développement durable".

Éducation, santé, alimentation, droits du travail, protection sociale, lutte contre le changement climatique… Les initiatives rapportées dans ce recueil rappellent que les acteurs de la société civile et de la coopération non-gouvernementale, grâce à leurs partenariats avec des acteurs locaux en Belgique et dans les pays du Sud, sont un rouage essentiel pour construire un monde durable et réaliser les ODD.

Il est primordial aujourd’hui de valoriser ce rôle, dans une période où le monde fait face à de multiples crises, qui rendent la solidarité internationale plus nécessaire que jamais ; en même temps que dans de nombreux pays, l’espace de la société civile a tendance à se réduire, et que les organisations de coopération au développement sont aussi victimes de ces crises.

En Belgique aussi, les conséquences de la crise économique et de l’inflation impactent de manière importante les missions des OSC. C’est pourquoi il est urgent, d’une part, que le gouvernement tienne ses engagements en matière de financement de l’aide publique au développement, pour atteindre les 0,7% du RNB en 2030 ; d’autre part, qu’il reconnaisse le rôle essentiel de la société civile dans la réalisation des ODD, et qu’il renforce son soutien aux acteurs de la solidarité internationale pour qu’ils puissent poursuivre leurs missions au service de ceux qui sont le plus touchés par les crises sanitaires, climatiques, alimentaires et économiques qui menacent l’avènement d’un monde plus durable.

Rapport ODD 2022 : Investir pour "sauver" les ODD

  1. Créé par Lawrence PIETERS
  2. Le 22/09/2022
  3. Dans ODD
Le rapport sur les Objectifs de développement durable 2022 dresse un constat alarmant pour la réalisation de l’Agenda 2030. Face aux multiples crises, le Secrétaire général de l’ONU appelle les états à honorer leurs engagements pour sauvegarder les ODD.

Le Rapport 2022 de l’ONU sur les Objectifs de développement durable, qui donne un aperçu des efforts mis en œuvre dans le monde pour atteindre les ODD, dresse un constat alarmant : « Le monde est confronté à des crises et conflits mondiaux en cascade et interdépendants qui mettent en péril les aspirations énoncées dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 ».

C’est ainsi que plus de 4 années de progrès dans la lutte contre la pauvreté ont été réduites à néant par la covid-19 ; que la pandémie a entraîné une hausse des inégalités ; que les changements climatiques, les conflits et l’inflation menacent la sécurité alimentaire mondiale ; que les écosystèmes et la biodiversité se dégradent à un rythme toujours plus rapide ; ou que les crises touchent toujours de manière disproportionnée les femmes, les enfants et les plus vulnérables.

Face à ces constats et aux multiples crises, le Secrétaire général de l’ONU António Guterres a appelé à « sauver » les Objectifs de développement durable lors d’un évènement qui marquait le début de l’assemblée générale annuelle des Nations Unies.

« Les gouvernements doivent investir comme jamais auparavant dans la santé, l'éducation et le bien-être de tous, y compris les réfugié·es et les migrant·es », a-t-il souligné.

Le Président de l’Assemblée générale Csaba Kőrösi, a quant à lui rappelé que pour réaliser l’Agenda 2030, « nous avons besoin d'initiatives de la société civile, de la voix et de la passion des jeunes, du soutien du secteur privé mais, surtout, de vous, les États membres, pour tenir les promesses faites ».

À titre d’exemple, cela fait désormais 50 ans que les états les plus riches se sont engagés à dédier 0,7% de leur revenu national brut pour la coopération au développement. Cela reste aujourd’hui une promesse globalement non tenue hormis par quelques pays européens dont la Belgique ne fait malheureusement pas encore partie. Or face à ces crises multiples et à répétition, il n’a jamais été aussi nécessaire d’aider les communautés les plus pauvres et vulnérables. C’est une responsabilité historique et actuelle que la Belgique doit prendre dès maintenant. 

En 2020, le gouvernement Vivaldi, sous la pression notamment des fédérations et coupoles des OSC, s’est engagé à atteindre à l’horizon 2030 les 0,7% du Revenu National Brut pour le financement de la coopération et de l’aide humanitaire. Cet engagement a été réitéré en début d’été de cette année. Il est donc impératif que le gouvernement et ses partis de coalition tiennent leurs promesses s’ils veulent rester crédibles. Il sera impossible de résoudre les problèmes actuels en Belgique et dans le monde sans résoudre les causes internationales de ces crises. Ceci ne se fera qu’en investissant sérieusement dans l’atteinte des Objectifs de développement durable.

SDG Forum 2022

  1. Créé par Lawrence PIETERS
  2. Le 20/09/2022
  3. Dans ODD
Plus de 30 ateliers et sessions plénières sur les enjeux des Objectifs de développement durable sont au programme du SDG Forum, le 4 octobre à Flagey.

La 4ème édition du SDG Forum aura lieu le 4 octobre à Flagey. En tant que premier forum multipartite sur les ODD au Benelux, le SDG Forum rassemble un large éventail de secteurs et traite une variété de thèmes, et donne aux décideurs politiques, aux entreprises, aux OSC et aux universités des pour se rencontrer et échanger des idées et des solutions.

L’événement propose ainsi une trentaine d’ateliers sur la gouvernance, les entreprises, la biodiversité, etc., ainsi que des sessions plénières en présence notamment de Jean-Pascal van Ypersele ou Zakia Khattabi.

Plus d'info sur www.sdgforum.be/fr

Campagne #ACT4SDGs du 16 au 25 septembre

  1. Créé par Lawrence PIETERS
  2. Le 16/09/2022
  3. Dans ODD
Du 16 au 25 septembre, ACODEV participe à la campagne mondiale #ACT4SDGs, une semaine de mobilisation et d’actions en faveur des ODD. Et vous ?

Le 25 septembre 2015, les 17 Objectifs de développement durable ont été adoptés par l’Assemblée générale de l’ONU dans le cadre de l’Agenda 2030. Les ODD constituent un appel à l’action de tous les pays à lutter contre la pauvreté et remettre la planète sur la voie de la durabilité.

Du 16 au 25 septembre 2022, la semaine mondiale de mobilisation #ACT4SDGs, qui se déroule en même temps que l’Assemblée générale des Nations Unies, marque le 7ème anniversaire des ODD et le point médian de la réalisation de l’Agenda 2030.

Face aux défis mondiaux que représentent la pandémie, la crise climatique, la crise alimentaire, la migration ou les conflits, il est plus urgent que jamais de se remobiliser pour l’Agenda 2030. La campagne espère ainsi inspirer des millions d’actions à travers le monde et, à travers son slogan #FlipTheScript, montrer que le changement est possible et qu’ensemble, nous pouvons tenir la promesse des ODD.

Rendez-vous sur www.act4sdgs.org pour y trouver ressources, inspiration, matériel de promotion, et la possibilité d’enregistrer et d’afficher son action.

Comment les organisations de la société civile belge contribuent aux Objectifs de développement durable ? Découvrez 17 projets inspirants dans ce recueil d'ACODEV.

En septembre 2020, nous célébrions le cinquième anniversaire de l’adoption des Objectifs de développement durable (ODD) qui doivent être atteints d’ici 2030. À cette occasion, ACODEV et ses organisations membres souhaitaient mettre en lumière la contribution de la société civile à ces objectifs. Une série de 17 articles, 1 par objectif, a été publiée sur les sites d’ACODEV et de Youmanity, pour illustrer le travail mené par des acteurs de la coopération non-gouvernementale belge et leurs partenaires locaux.

Aujourd’hui, ces articles sont rassemblés dans une nouvelle publication : "Construire un monde durable : les organisations de la société civile belge engagées pour les objectifs de développement durable".

Le but de ce recueil est à la fois d’expliquer des démarches et des projets en rappelant le rôle primordial de la société civile, mais il vise aussi à sensibiliser les acteurs potentiels qui peuvent jouer un rôle dans l’atteinte des ODD, et à rendre hommage aux acteurs publics, privés, citoyens et citoyennes du monde entier qui se mobilisent pour construire un monde durable et solutionner ensemble les défis liés à la pauvreté, aux inégalités, au climat, à la dégradation de l’environnement, à la prospérité, à la paix et à la justice.

Les initiatives rapportées dans ce recueil représentent des sources d’inspiration et démontrent qu’à travers des partenariats égaux et respectueux, des projets formidables peuvent voir le jour et contribuer à l’atteinte des ODD que ce soit dans les pays du Sud ou en Belgique.

Vous pouvez télécharger gratuitement le recueil sur le site d'ACODEV.


A l’occasion du 5ème anniversaire des Objectifs de développement durable (ODD), nous partageons des initiatives d’OSC qui contribuent de manière efficace et innovante à la réalisation de ces objectifs. Cette semaine, l’ODD 17 : Partenariats pour la réalisation des objectifs.

Ce dernier objectif sous-tend particulièrement tous les autres car il consacre la volonté de se donner les moyens financiers, technologiques et humains d’atteindre ensemble et de façon coordonnée les objectifs du développement durable d’ici 2030.

Dans le contexte actuel de la pandémie du COVID-19, la pertinence et l’importance de cet objectif sont particulièrement criants. En effet, la crise sanitaire que nous vivons a démontré l’interconnexion de notre monde mais aussi les risques de se replier sur soi-même. Certains états se sont par exemple accaparés les vaccins, limitant ainsi son accès à une majorité des populations du globe ce qui impactera la couverture vaccinale mondiale et donc la lutte contre un virus qui continuera à circuler.

De plus, les conséquences économiques de la pandémie entrainent une forte contraction de l’économie mondiale. Il s’agit de la pire récession depuis la grande dépression de 1929. Depuis quelques années et avant même le début de cette crise, de nombreux bailleurs ne respectaient déjà plus leurs engagements et les flux de l’aide étaient en baisse, mais le risque est grand que ce mouvement ne s’aggrave encore au vu de ce contexte.

Il est indispensable que tous les partenaires du développement continuent à faire entendre leur voix pour que l’Agenda 2030 reste central dans les préoccupations.

Pourtant, la solidarité internationale et une coopération renforcée sont essentielles pour se reconstruire et dépasser cette crise qui se prolonge. Il est donc indispensable que tous les partenaires du développement continuent à faire entendre leur voix pour que l’Agenda 2030 reste central dans les préoccupations.

Ce 17ème ODD est au cœur des missions et des programmes des deux structures représentatives des organisations de développement durable et d’aide humanitaire francophones. ACODEV et le CNCD-11.11.11 visent, chacun selon leur mandat respectif, à « améliorer la coordination du secteur de la coopération non gouvernementale, à interpeller les politiques pour que la solidarité internationale soit prise en compte et financée selon les engagements internationaux pris par la Belgique et à renforcer leurs membres pour qu’ils aient les clés pour tisser des liens et des partenariats efficaces et utiles », explique Raphaël Maldague, Directeur d’ACODEV, la fédération des OSC de développement.

En 2020, les efforts de plaidoyer des deux structures ont payé et le gouvernement fédéral qui s’est formé en septembre s’est engagé à atteindre à l’horizon 2030 les 0,7% du PIB pour le financement de la coopération et de l’aide humanitaire. « Alors que le gouvernement était encore en affaires courantes, nous avons pris l’initiative de nous tourner vers les parlementaires pour rassembler une large majorité en faveur d’une résolution sur les 0,7% », raconte Arnaud Zacharie, Secrétaire général de la coupole des ONG francophones. Ce travail a débouché sur la promesse d’une trajectoire de croissance pour atteindre l’objectif des 0,7% dans une dizaine d’années. « L’étape suivante est de continuer à mettre la pression sur la coalition pour faire en sorte que cet engagement soit contraignant », ajoute Arnaud. « Nous voulons imposer un objectif de 0,55% du PIB pour le financement de l’aide à atteindre à la fin de la législature actuelle ».

La volonté de mobiliser des ressources supplémentaires pour le développement passe également par une sensibilisation des populations à cet enjeu, seul moyen pour faire pression sur les politiques. L’accord gouvernemental reconnait ainsi l’importance de l’éducation à la citoyenneté mondiale et solidaire (ECMS) pour la réalisation des ODD. « Cette reconnaissance est une revendication de longue date d’ACODEV et faisait partie du Mémorandum que nous avons envoyé à tous les partis politiques en aval de la formation du gouvernement », se réjouit Raphaël Maldague. Pour coordonner ses organisations membres et partager leurs expériences dans le domaine, ACODEV anime aussi plusieurs groupes de travail consacrés à l’ECMS. « En tant que fédération, nous mettons également en œuvre un programme de renforcement de capacités pour permettre à nos organisations de rester innovantes et de proposer des activités de sensibilisation qui tiennent notamment compte du tournant digital et des publics variés qui composent notre société », ajoute Raphaël.

Le CNCD-11.11.11 est quant à lui à l’origine ou en soutien de nombreuses campagnes de mobilisation et de plaidoyer qui mettent l’accent directement ou indirectement sur le volet financier de l’aide. La coupole lutte ainsi pour l’annulation des dettes des pays du Sud et a mené en 2019 et 2020 une campagne nationale sur la justice fiscale. « Il faut savoir que l’aide publique au développement ne représente qu’une petite partie des flux financiers entre le Nord et le Sud. Des flux beaucoup plus importants que l’aide au développement sont en réalité dirigés vers le Nord ! », explique Arnaud Zacharie. On estime ainsi que les montants de l’évasion fiscale internationale sont 4 à 7 fois plus importants que l’aide apportée. De son côté, la crise de la dette est encore aggravée par la crise économique qui résulte de la pandémie. Ces deux situations représentent un frein énorme au développement en privant les états de ressources considérables et de possibilités d’investissement pour le futur. « Là aussi, le monde politique commence à nous suivre », se réjouit Arnaud. « Une résolution parlementaire sur la justice fiscale avait été adoptée durant les affaires courantes. Et sur la question de la dette, la déclaration gouvernementale va plus loin que l’initiative de suspension temporaire préconisée par le G20 ».

« Nous proposons des alternatives pour éviter de tomber dans une austérité budgétaire et un repli sur soi qui serait néfaste à l’aide au développement et à la réalisation des ODD »

Pour interpeller le monde politique, le CNCD-11.11.11 travaille souvent au sein de coalitions qui rassemblent un large spectre d’organisations de la société civile, comme la Coalition climat qui était l’un des fers de lance des manifestations de 2019. « Il s’agit de plateformes multi-acteurs au sein desquelles nous élaborons des positions communes et nous les défendons auprès du gouvernement mais aussi du public à l’aide de mobilisations et de campagnes sur les réseaux sociaux, par exemple », explique Arnaud. En 2020, dès le mois de mars, la Coalition corona a ainsi été créée pour penser une gestion de la crise et de la reconstruction post-COVID qui respecterait les principes du développement durable. « Nous proposons des alternatives pour éviter de tomber dans une austérité budgétaire et un repli sur soi qui serait néfaste à l’aide au développement et à la réalisation des ODD ».

L’Agenda 2030 est aussi au centre d’une trajectoire de réflexion menée par ACODEV avec ses membres sur l’identité et le rôle du secteur dans les dix prochaines années. « L’une des composantes de cette réflexion concerne les relations de partenariats avec les organisations de la société civile au Sud », précise Raphaël Maldague. Depuis de nombreuses années, le secteur s’est en effet engagé sur la voie de partenariats les plus équilibrés possibles entre les organisations belges et leurs homologues au Sud. « Dans nos relations de partenariats, il est nécessaire de partir des besoins des partenaires et de ne pas imposer notre vision du développement ».

Il ressort aussi très clairement de cette trajectoire que le secteur souhaite se décloisonner et tendre la main vers d’autres afin de partager des expériences, créer des alliances et conjuguer les forces. ACODEV va donc déployer ses efforts en ce sens afin de cartographier les acteurs avec qui des potentielles relations peuvent être développées : fondations privées, entreprises à but social, universités, organisations sportives et socio-culturelles, etc. « Nous voulons créer des ponts entre nos organisations membres et d’autres partenaires », explique Raphaël. « Le potentiel de synergies et de partenariats pour la solidarité internationale est illimité, et c’est justement tout l’enjeu de l’ODD 17 ».

Plus d'infos : www.acodev.be et www.cncd.be

Retrouvez tous les articles "Vers le développement durable" sur notre page consacrée aux ODD.

A l’occasion du 5ème anniversaire des Objectifs de développement durable (ODD), nous partageons des initiatives d’OSC qui contribuent de manière efficace et innovante à la réalisation de ces objectifs. Cette semaine, l’ODD 16 : Paix, justice et institutions efficaces.

Alors que certaines régions profitent durablement de la paix, de la sécurité et de la prospérité, d’autres sont entraînées dans un cycle de conflits et de violence qui semble sans fin. Des niveaux élevés d’insécurité qui ont un effet destructeur sur le développement d’un pays, en entravant la croissance économique et en engendrant souvent des souffrances durables au sein de la population, qui peuvent persister pendant des générations.

L’ODD 16 vise à réduire largement toutes les formes de violence, et à œuvrer aux côtés des gouvernements et des communautés afin de trouver des solutions durables aux conflits et à l’insécurité. La paix, la stabilité, les droits humains et une gouvernance efficace fondée sur l’état de droit sont en effet des vecteurs essentiels pour le développement durable.

Au Burundi, un pays durement touché par l’instabilité politique, l’insécurité et les violences communautaires résultant de décennies de conflits dans la région des Grands Lacs, l’organisation belge Commission Justice et Paix s’appuie sur ces trois piliers de la paix, de la justice et de la gouvernance pour renforcer la cohésion sociale au sein et entre les communautés. Elle travaille pour cela en étroite collaboration avec la Commission Episcopale Justice et Paix (CEJP) burundaise. « Notre relation est en effet très étroite ! », raconte Alejandra Mejia Cardona, responsable prévention des conflits et Afrique centrale au sein de la Commission Justice et Paix. « Nos partenaires mettent en œuvre le projet sur le terrain, avec leur grande expérience et leur connaissance des spécificités de chaque communauté. De notre côté, nous apportons un soutien dans le suivi du projet, dans le renforcement de leurs capacités et dans la communication avec d’autres partenaires nationaux ou régionaux. Nous contribuons aussi à faire connaître le projet en Belgique, en organisant des rencontres entre nos partenaires et des élus belges ou européens, par exemple ».

« La première étape est de travailler sur la mémoire, comprendre l’histoire telle qu’elle a été vécue par les différents acteurs des conflits, afin d’établir un espace de dialogue »

Pour contribuer à la prévention des conflits et donc à l’instauration d’une paix durable, « la première étape est de travailler sur la mémoire, comprendre l’histoire telle qu’elle a été vécue par les différents acteurs des conflits, afin d’établir un espace de dialogue », explique Alejandra. « Tout est fondé sur le dialogue comme alternative à la violence pour résoudre les problèmes ».

Des réunions communautaires, commémorations, ou groupes de parole sont ainsi mis en place pour offrir un espace aux victimes, témoins et acteurs belligérants pour raconter leur histoire et affronter leurs traumatismes. Des rencontres sont par exemple organisées dans les églises locales à la mémoire des personnes disparues. « Lors de ces rencontres, tout le monde peut s’exprimer et offrir son témoignage sur les personnes disparues. La parole est libérée et les témoignages peuvent apporter des informations nouvelles et même révéler le sort de certain·e·s disparu·e·s ».

Ce travail de cohésion sociale et de lutte contre les préjugés n’oublie pas ceux et celles qui sont l’avenir du pays. Au sein de clubs scolaires, animés soit par un·e enseignant·e de l’école, soit par une personne spécialement formée à ce dessein, les jeunes sont sensibilisés aux principes d’une cohésion sociale respectueuse, tolérante, pacifique et solidaire. L’objectif ? Former une nouvelle génération attachée au vivre ensemble et au respect de l’autre, au-delà de toute identité ethnique, religieuse ou affiliation politique. Environ 2000 élèves ont déjà été touchés par le projet. Pour Alejandra, « l’impact des clubs scolaires se manifeste, par exemple, au travers des changements de comportements des jeunes. Ils se montrent plus empathiques à l’égard de leurs semblables, ils sont plus conscients de leur rôle au sein des écoles et de leurs communautés. Ils sont plus responsables et développent une approche collective dans toutes les activités ».

La CEJP est traditionnellement très active dans la promotion de la culture du droit et de l’accès à la justice. Comme le dialogue, la justice représente en effet une alternative à la violence pour la résolution des conflits. « C’est pourquoi il est essentiel de renforcer la confiance dans le système judiciaire, mais aussi de favoriser l’accès à la justice des personnes les plus vulnérables » . La CEJP met ainsi à disposition des communautés des médiateurs qui permettent de désamorcer des conflits naissants, ainsi que des para-juristes qui vont favoriser la connaissance par les citoyens de leurs droits civiques.

« Il est essentiel de renforcer la confiance dans le système judiciaire, mais aussi de favoriser l’accès à la justice des personnes les plus vulnérables »

Au-delà de la justice, c’est toute la confiance dans le système démocratique qui a besoin d’être restaurée. C’est le troisième pilier de la démarche de la Commission Justice et Paix : favoriser la gouvernance participative et l’implication citoyenne dans la gestion des affaires publiques, notamment à travers la création de Comités locaux de gouvernance participative (CLGP). Ces comités ont un double rôle. « D’un côté, ils jouent un rôle de médiateurs entre les communautés et l’administration locale, mais ils sont totalement indépendants par rapport à cette dernière », souligne Alejandra. « De l’autre, ils font un travail de sensibilisation auprès de la population sur des sujets comme la tolérance, la lutte contre les préjugés ethniques, la solution pacifique des conflits, la citoyenneté… ». Le travail des CLGP cherche à éliminer les biais communautaires et à encourager le vote basé sur un programme, et non sur l’attachement communautaire. « Le but est que les personnes se reconnaissent en tant que citoyen·ne·s et pas seulement en tant que membres d’une communauté ».

Les membres des CLGP sont choisis en fonction de leur profil : ils doivent être dignes de représenter l’ensemble de leur communauté, et faire preuve d’honnêteté, de solidarité et d’écoute. Les CLGP respectent également une stricte parité homme-femme. « Les femmes sont souvent exclues des processus décisionnels au sein de leur communauté, alors que malheureusement, elles sont souvent les premières personnes à payer les frais des conflits armés, de l’impunité et de l’absence des droits les plus élémentaires ». Leur participation aux CLGP  permet de les renforcer en tant que citoyennes à part entière.

Les résultats positifs engrangés par ce projet - initié il y a 3 ans seulement – permettent à le Commission Justice & Paix d’envisager d’étendre sa stratégie de prévention des conflits au niveau de toute la région des Grands Lacs. Une stratégie, déployée de manière conjointe avec des partenaires locaux (CEJP-Burundi, CDJP-RDC et la CEJP-Rwanda), qui devrait permettre à ces partenaires de se renforcer mutuellement, selon leurs compétences spécifiques et leurs expériences. Pour Alejandra, « c’est un projet ambitieux, de longue haleine, mais nous sommes convaincu·e·s que le changement est possible, car nos partenaires sont déterminés ! »

Plus d’infos : https://www.justicepaix.be/-Burundi-  

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A l’occasion du 5ème anniversaire des Objectifs de développement durable (ODD), nous partageons des initiatives d’OSC qui contribuent de manière efficace et innovante à la réalisation de ces objectifs. Cette semaine, l’ODD 15 : Vie terrestre.

Aujourd’hui l’humanité fait face à deux grandes menaces pour son existence : le changement climatique et la sixième extinction de masse. Les activités humaines sont les principales raisons de ces changements, de par le rejet de gaz à effet de serre pour le climat, l’urbanisation et la démographie croissante, les diverses pollutions et l’utilisation intensive de ressources naturelles. Ainsi, depuis plusieurs années les écosystèmes naturels diminuent et s’appauvrissent ce qui engendre de nombreux problèmes socio-économiques pour chacun et chacune de nous.

Au Sénégal, le changement climatique est une menace réelle dont les impacts négatifs se font ressentir au quotidien. La pluviométrie a baissé d’environ 300mm en 30 ans, et les pluies sont de plus en plus intenses et de courte durée, entraînant des dommages pour les cultures et une mauvaise irrigation naturelle. La montée du niveau de la mer érode les côtes, endommage les marais marins que sont les mangroves et salinise les nappes phréatiques et les deltas. La température moyenne annuelle a augmenté de 1,7°C en 30 ans et la désertification avance, réduisant ainsi les terres arables et les zones de pâturages.

Au Sénégal, le changement climatique est une menace réelle dont les impacts négatifs se font ressentir au quotidien

A ces défis climatiques et environnementaux, s’ajoutent les problèmes de corruption, de braconnage et d’exploitation intensive des ressources naturelles. Les écosystèmes et les forêts sont devenus particulièrement vulnérables et n’ont plus les conditions nécessaires pour se régénérer naturellement chaque année. Les populations locales sont souvent trop pauvres pour utiliser des énergies transformées et doivent utiliser le bois qu’elles trouvent autour de leurs habitations pour cuisiner. Ces divers facteurs expliquent le phénomène de déforestation, accentuant de fait la dégradation des sols et la raréfaction des ressources alimentaires.

Ces phénomènes sont particulièrement visibles dans la Réserve de Biosphère du delta du Sine-Saloum à l’ouest du Sénégal, proche de la frontière avec la Gambie. Sine et Saloum étant d’anciennes vallées inondées par la mer, les courants marins pénètrent dans le delta, salinisant considérablement les eaux. Dans ces conditions de salinité, seuls les arbres de mangroves (palétuviers notamment) sont adaptés pour vivre aux abords immédiats du delta. Dans cette zone, 80% des ménages utilisent le bois et le charbon comme principale source d’énergie. La pauvreté et la corruption alimentent la surexploitation des ressources, entraînant une plus grande déforestation, malgré que cette zone soit protégée. Les causes de cette déforestation ainsi que ses solutions sont donc systémiques.

Lutter contre la déforestation et les changements climatiques au Sénégal

Avec le soutien financier de l’Agence Wallonne pour l’Air et le Climat (AWAC), depuis plusieurs années, un partenariat lie ULB-Coopération et l’ONG sénégalaise Nébeday pour lutter contre la déforestation et promouvoir une gestion durable des forêts humides (mangroves) et sèches de cette région. « Dans ce contexte de pauvreté, de sécheresse et de déboisement, notre objectif est de contribuer à l’atténuation et à l’adaptation aux changements climatiques par la lutte contre la déforestation. Il s’agit de reboiser en exploitant de manière rationnelle, optimale et durable la biomasse des forêts au bénéfice des populations limitrophes » explique Thierry De Coster, chargé de ce projet pour ULB-Coopération. Ce projet de reforestation s’inscrit également dans le cadre des initatives d'échange de savoirs d’Uni4Coop pour préserver les zones de mangroves.

Afin de restaurer et de renforcer la résilience de cet écosystème, le projet vise à reboiser durablement des forêts continentales et des mangroves, à diminuer la pression anthropique sur les ressources ligneuses, et à consolider les capacités techniques et institutionnelles en matière d’environnement en impliquant les populations et autorités publiques locales. « Dans un premier temps, des inventaires de l’ensemble des ressources forestières ont été réalisés, suivi de Plans d’Aménagement et de Gestion (PAG) afin de déterminer les quantités de produits forestiers ligneux et non-ligneux à exploiter sans surexploiter », décrit Thierry De Coster. « La forêt est ainsi partitionnée en zones d’exploitation. Ces zones sont exploitées en alternance, permettant ainsi de laisser au repos une partie de la forêt, le temps d’une régénérescence, afin d’éviter de mettre en danger la viabilité et la pérennité de l’ensemble. »

L’accroissement de la résilience des écosystèmes a déjà permis de protéger les conditions de vie et d’habitat de la faune et de la flore, renforçant ainsi la biodiversité

Dans le but de prévenir une utilisation non-durable de bois de chauffe, ces deux organisations ont mis en place un système de production et de vente de charbon de paille comme alternative au charbon de bois et à un prix abordable. Elles développent des fours à haut rendement diminuant ainsi le besoin en matériaux combustibles. Un projet de foyers professionnels est également en développement pour permettre la fumaison des poissons afin d’accroître leur conservation en diminuant les quantités de bois et en même temps les quantités de gaz à effet de serre émis dans l’atmosphère.

Ces divers projets ne pourraient pas aboutir et avoir de quelconques effets positifs sur les écosystèmes locaux sans l’adhésion des populations locales. « Pour cela, nous mettons en place des comités villageois et inter-villageois, favorisant ainsi l’appropriation des nouveaux modes de gestion d’exploitation forestière. Nebeday forme les éco-gardes dans les différents aspects de leur travail : gestion, planification participative, législation spécifique, techniques de coupe, collecte des données, équipements, etc. », rapporte Thierry De Coster. Les partenaires mettent aussi en place des actions de reboisement, organisent un système de surveillance et de lutte contre les feux de brousse, et se chargent de poser des panneaux signalétiques et de baliser les blocs et les parcelles.

Ce programme de reboisement et de restauration d’écosystème communautaire permet non seulement de lutter contre le changement climatique mais aussi de s’y adapter, de prévenir les risques et dommages liés aux conditions climatiques plus extrêmes et instables. L’implication des communautés et des autorités locales a eu comme bénéfice direct de préserver certaines sources de revenus tout en diminuant le besoin en ressources naturelles. De ce fait, l’accroissement de la résilience des écosystèmes a déjà permis de protéger les conditions de vie et d’habitat de la faune et de la flore, renforçant ainsi la biodiversité, tout en couvrant les besoins des habitant·e·s.

Plus d'infos : https://www.ulb-cooperation.org/fr/projets/protection-et-exploitation-durable-de-forets/

La résilience des écosystèmes, une priorité de la coopération internationale belge

Au Sénégal, en Belgique et partout ailleurs la protection et la restauration des écosystèmes comme moyen de préserver des conditions de vie optimales et comme moyen de lutter contre le changement climatique en stockant le CO2 excédentaire dans l’atmosphère convainc de plus en plus. C’est devenu une priorité du gouvernement belge dans sa politique de coopération internationale au développement qui souhaite accroître ces projets dans sa prochaine période de programmation débutant en 2022.

Pour cela, quatre organisations belges, BOS+, CEBioS, Join For Water et WWF Belgique, rejoints par Via Don Bosco et Uni4Coop ont rédigé un Cadre stratégique commun (CSC) qui couvrira leurs futurs programmes pour la période 2022-2026. L'axe principal est la résilience des systèmes socio-écologiques et l'utilisation durable des services écosystémiques qui contribueront à améliorer le bien-être des communautés locales. Comme le montre le schéma ci-dessous du Stockholm Resilience Centre, une biosphère saine est une condition préalable à un développement social et économique durable.

(© Azote Images for Stockholm Resilience Centre, 2016)

« Les humains font partie intégrante des écosystèmes naturels, c'est pourquoi ces derniers doivent être conçus comme un seul système socio-écologique. Il est vital de maintenir l'intégrité de la biosphère à des niveaux acceptables afin de préserver le système terrestre dans un espace opérationnel sûr pour l'humanité » explique Nima Raghunathan du WWF Belgique. Elle ajoute que « face aux défis climatiques et environnementaux actuels et à venir, il est primordial à la fois de réduire au maximum nos impacts sur les écosystèmes et de les rendre les plus résilients possibles pour qu'ils puissent s'adapter et résister à ces nouvelles conditions, et pour qu’ils continuent de fournir leurs services vitaux entre autres à nous, humains ».

Ce CSC permettra ainsi à plusieurs OSC de collaborer plus activement ensemble et avec d'autres acteurs du développement et les populations locales pour mieux sensibiliser, pour changer les pratiques et politiques existantes, pour mener davantage de recherche et de développement de solutions. Cela afin d'accroître la complémentarité de leurs actions et le renforcement mutuel de leurs capacités. C’est un changement de paradigme indispensable à poursuivre pour rendre le développement réellement durable.

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A l’occasion du 5ème anniversaire des Objectifs de développement durable (ODD), nous partageons des initiatives d’OSC qui contribuent de manière efficace et innovante à la réalisation de ces objectifs. Cette semaine, l’ODD 14 : Vie aquatique.

Nous vivons sur une « planète bleue ». Les océans couvrent plus de 70% de la surface de la terre et sont à la base des phénomènes qui rendent notre planète habitable pour l’humanité : eau de pluie, climat, une grande partie de nos aliments et même l’oxygène de l’air que nous respirons, tous sont fournis et régulés par les océans. Ils ont aussi une importance capitale dans l’économie mondiale, pour des secteurs comme la pêche, le tourisme ou le transport de marchandises.

La gestion prudente de cette ressource vitale mondiale est un élément clé pour un avenir durable. C’est pourquoi l’Agenda 2030 des Nations Unies lui consacre l’ODD 14 : « Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable. »

Car malgré leur importance, les océans font face à des menaces sans précédent résultant de l’activité humaine. Chaque année, on estime que 8 millions de déchets plastiques polluent les océans ; environ 80% des eaux usées y sont déversées sans traitement ; la pêche industrielle menace les populations de poissons ; et les changements climatiques ont des conséquences désastreuses sur les écosystèmes marins et côtiers (https://www.unenvironment.org).

« Les zones de mangroves ont aussi une importance particulière dans la lutte contre le changement climatique, notamment en stockant 2 à 4 fois plus de CO2 que les forêts tropicales »

Parmi ces écosystèmes côtiers, les mangroves sont particulièrement en danger. L’existence de ces forêts littorales repose en effet sur un équilibre naturel fragile. En même temps, elles sont capitales pour la biodiversité et le maintien des ressources halieutiques, dont dépendent des milliers de familles de pêcheurs. Les mangroves constituent en effet de véritables nurseries de poissons, les alevins trouvant refuge dans les racines des palétuviers. « Les zones de mangroves ont aussi une importance particulière dans la lutte contre le changement climatique, notamment en stockant 2 à 4 fois plus de CO2 que les forêts tropicales », souligne Pierre Collière, référent agroécologie et gestion des ressources naturelles chez Eclosio.

Porté par Eclosio, Louvain Coopération, ULB-Coopération et la Fucid, réunis au sein de Uni4Coop, le consortium des OSC universitaires belges francophones, le projet « Expertise universitaire – mangroves » vise à capitaliser et diffuser des connaissances et expériences pratiques sur la gestion durable des ressources naturelles, pour favoriser la préservation des zones de mangroves. « Cette expertise est co-construite à travers la rencontre et le dialogue entre différents savoirs : académiques, société civile et population locale », explique Pierre. Une dimension multi-acteurs et multidisciplinaire qui était la clé de voûte de l’approche d’Uni4Coop.

Pour ce projet, Uni4Coop collabore étroitement avec trois collectifs partenaires : le collectif « 5 deltas » en Mauritanie, Gambie, Guinée Bissau et au Sénégal ; le collectif « golfe du Bénin » au Togo, Bénin, Ghana, Nigéria et en Côte d’Ivoire ; et le réseau MIHARI à Madagascar. L’une des premières étapes du projet a d’ailleurs consisté en l’organisation de voyages d’étude à Madagascar, au Togo et au Bénin. « Ces voyages ont permis aux acteurs de terrain, membres des trois collectifs, de montrer leur réalité et de découvrir celle des autres, tout en partageant des expériences de gestion durable des mangroves ».

« On voit que partout, les enjeux et les menaces sont similaires : dynamique d’urbanisation des côtes, pour des raisons économiques mais aussi liées au changement climatique ; déforestation ; exploitation sablière qui perturbe les marées ; activités minières et pétrolières qui polluent les eaux ; assèchement des fleuves qui provoque une salinisation plus forte des deltas ; ou activités de pêche qui menacent les populations de poisson », détaille Pierre Collière. Du Sénégal à Madagascar, les enjeux économiques et autres projets industriels rentrent en conflit avec la préservation de ces espaces naturels et les besoins des populations locales (alimentation, revenus, médicaments, culture...), qui se voient considérablement impactés par le rétrécissement des zones de mangroves.

Le projet vise à faire dialoguer des savoirs et échanger des bonnes pratiques pour accroître la capacité des habitant·e·s à gérer collectivement leurs ressources naturelles.

Face à ces enjeux multiples, des savoirs et solutions multiples existent pour protéger, valoriser et restaurer les mangroves. Les actions menées dans le cadre du projet d’Uni4Coop visent précisément à faire dialoguer ces savoirs et échanger des bonnes pratiques pour accroître la capacité des habitant·e·s à gérer collectivement leurs ressources naturelles. « Souvent, l’expertise et les outils existent déjà, mais sont dans les mains d’universitaires ou d’acteurs d’une région spécifique. Il s’agissait donc que ces différents acteurs se rencontrent, et que les outils soient capitalisés et diffusés à travers un réseau plus large ». Le site internet « Les deltas du monde » (http://mangroves.network) a ainsi été créé et propose notamment une série de fiches-outils accessibles à toutes et tous.

L’organisation d’un colloque multi-acteurs à Lomé (Togo), en février 2019, a réuni une centaine d’académiques, acteurs de terrain, institutionnels, étudiant·e·s, et communautés locales, venus du Bénin, du Ghana, du Sénégal, de Madagascar, d’Europe et du Togo. « La présence du ministre de l’environnement du Togo, de personnalités politiques locales et d’un représentant de l’Agence wallonne de l’Air et du Climat (AWAC), qui finance le projet, a aussi contribué à faire entendre notre message auprès des pouvoirs décisionnaires ».

Surtout, le colloque favorisait des moments de rencontre entre académiques et acteurs de terrain qui ont pu identifier des besoins, des synergies et des pistes d’actions communes pour une gestion durable des mangroves. « Parfois, ces pistes apparaissent de manière quelque peu inattendue », raconte Pierre. Comme dans la forêt d’Akissa au Togo, une mangrove proche de la capitale Lomé. « Considérée comme sacrée, la forêt était gérée par des communautés locales selon des règles liées au vaudou. Certaines zones étaient interdites d’accès, d’autres accessibles seulement à certaines périodes de l’année. Or ces règles, ancrées dans la tradition, sont liées à des règles de gestion, car elles donnent le temps à la forêt de se régénérer ». Cette approche anthropologique a permis d’aborder la question de la gestion de ces espaces auprès des populations locales, et a inspiré des approches similaires dans d’autres régions. « Cet exemple montre bien la richesse et la pertinence de notre approche multidisciplinaire et l’importance d’impliquer les acteurs locaux », conclut Pierre Collière.

Plus d’infos : http://mangroves.network

http://uni4coop.com

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