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Vers le développement durable - ODD 3 : Améliorer l’accès à la santé pour les personnes handicapées au Congo

  1. Créé par Lawrence PIETERS
  2. Le 13/10/2020
  3. Dans ODD
A l’occasion du 5ème anniversaire des Objectifs de développement durable (ODD), nous partageons des initiatives d’OSC qui contribuent de manière efficace et innovante à la réalisation de ces objectifs. Cette semaine, l’ODD 3 : Permettre à tous de vivre en bonne santé.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus d’un milliard de personnes dans le monde vivent avec un handicap. 15% des personnes les plus pauvres souffrent d’incapacité. Or les personnes handicapées sont notamment plus exposées aux risques de violence, aux abus de tous types, à la pauvreté et à l’exclusion ; elles sont aussi plus susceptibles d'être en mauvaise santé que les personnes non handicapées. Discrimination, manque d’information, des professionnel·le·s de la santé pas assez formé·e·s à une prise en charge adaptée, difficultés d’accès ou encore un manque de moyens financiers… voilà des exemples de barrière à l’accès aux soins de santé auxquelles ces personnes se voient souvent confrontées.

Certains ODD font explicitement référence aux personnes handicapées, notamment l’ODD 1 - éradication de la pauvreté, l’ODD 4 - accès à une éducation de qualité ou l’ODD 8 - accès à des emplois décents. Cependant, l’accès non discriminant à des traitements de qualité reste un préalable pour qu’une personne handicapée puisse exercer pleinement ses droits à une éducation ou à un emploi.

Ces ODD guident la stratégie de Handicap International Belgique en République Démocratique du Congo, une stratégie qui s’articule autour de trois axes : prévention, soins et réinsertion. Au cœur de la mission de l’organisation, sensibiliser sur le handicap, identifier les personnes touchées, les soigner et leur donner une place à part entière dans la société.

Au cœur de la mission de l’organisation, sensibiliser sur le handicap, identifier les personnes touchées, les soigner et leur donner une place à part entière dans la société.

A Kinshasa, des équipes mobiles composées de personnel local de Handicap International se déplacent plusieurs fois par semaine dans le quartier de Selembao, l’un des quartiers les plus défavorisés de la métropole congolaise. Ils y assurent le suivi des traitements des personnes souffrant d’incapacité. Mais un autre aspect important du travail de ces agents communautaires est l’identification de nouveaux cas potentiels. « Il s’agit pour beaucoup d’enfants qui vivent isolés, cachés par leur famille pour laquelle leur handicap est une honte. Dans le seul quartier de Selembao, nos équipes peuvent trouver jusqu’à 15 nouveaux cas par jour ! », explique Antoine Sépulchre, responsable communication de l’organisation. Dans la seule ville de Kinshasa, on estime que 300.000 enfants vivent avec un handicap. A travers la participation à des comités de quartier, le bouche à oreille, et en gagnant la confiance des habitant·e·s, les équipes mobiles incitent les familles à parler d’un handicap qui se cacherait peut-être en leur sein. « La sensibilisation est un aspect important de notre travail à Kinshasa. Il s’agit d’améliorer l’image de la personne en incapacité » continue Antoine Sépulchre. « Cela se traduit aussi par des actions de sensibilisation à la sécurité routière, par exemple, mais également par un plaidoyer constant auprès du gouvernement congolais pour améliorer les infrastructures de soins et la place de la personne handicapée dans la société ».

Implanté au cœur du quartier de Selembao, l’hôpital de Makala est un bon exemple des résultats de ce plaidoyer. Jusqu’en 2019, cet hôpital ne proposait aucun service de réadaptation pour les personnes en incapacité. Dans ce pays touché par la violence, la précarité et les maladies, et alors que le Covid-19 menace un système de santé déjà fragile, il ne s’agissait simplement pas d’une priorité de politique nationale. Aujourd’hui, le soutien de Handicap International a permis de créer et d’équiper un service de kinésithérapie flambant neuf. Leurs équipes, entièrement composées de personnel local, y soignent, forment des professionnel·le·s de la réadaptation, mettent en place des ateliers orthopédiques… Le service accueille aujourd’hui plusieurs dizaines de patient·e·s chaque jour.

A quelques kilomètres de là, à l’hôpital Bemba (voir photo ci-dessus), le travail de Handicap International se concentre sur la formation du personnel hospitalier à la prévention et la détection de handicap à la naissance. Ces activités ont permis de passer de 5 décès maternels par mois à 1 décès maternel par mois en moyenne. En même temps, elles permettent la prise en charge des patient·e·s dès le plus jeune âge. Pour Antoine Sépulchre, « au plus tôt on identifie le handicap, au plus tôt on peut intervenir, et cela augmente considérablement les chances des enfants de se développer et de vivre une vie normale ».

Au plus tôt on identifie le handicap, au plus tôt on peut intervenir, et cela augmente considérablement les chances des enfants de se développer et de vivre une vie normale.

Une vie normale qui passe, pour les enfants, par la scolarisation. Avec le soutien de Handicap International, plusieurs écoles de Kinshasa ont été adaptées afin de rendre possible l’accueil d’enfants handicapés, avec des résultats encourageants. Ces écoles deviennent à leur tour des lieux de sensibilisation : « des élèves viennent trouver les membres du personnel pour leur parler de leur sœur ou de leur frère en situation de handicap et nous demande de les aider ».

En améliorant l’accès aux soins des personnes en incapacité, en particulier les enfants, Handicap International contribue à améliorer leurs conditions de vie, mais aussi à changer les mentalités et l’image de la personne handicapée en République Démocratique du Congo.

Plus d’infos : https://www.handicapinternational.be/fr/pays/republique-democratique-du-congo

 

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