You are here

La cohérence des politiques pour le développement

  1. Créé par Justine DI PRIMA
  2. Le 11/05/2012
  3. Dans Rencontres, événements Efficacité de l'aide
Compte-rendu des 5ème Assises de la coopération organisée par le Ministre Magnette ce 8 mai 2012.

Les Assises ont rassemblé différents acteurs de la coopération autour du même thème : la cohérence des politiques pour le développement (CPD). Retrouvez ici quelques positions et sujets abordés lors de cette journée d'échange :

  • Le Ministre Paul Magnette a rappelé l'inscription de la CPD dans le Traité de Lisbonne. Celui-ci aimerait que la Belgique poursuive cet engagement et devienne un exemple en matière de CPD au niveau international : « L'emploi, le changement climatique, l’(in)tolérance et l’(in)sécurité, la migration, les marchés, les investissements et la fuite des cerveaux et des capitaux, les prix de l'énergie, ... pratiquement toute décision au niveau local est aujourd’hui liée à ce qu’il se passe à l’étranger, indique le Ministre. Ce constat d’interdépendance est d’autant plus vrai pour les pays en développement. Pour qu’elle soit efficace, la coopération au développement n’est donc plus une compétence qui puisse être séparée des autres politiques du gouvernement fédéral. Nos décisions liées à l'économie, l'agriculture, le commerce extérieur, la migration, l’environnement, le développement durable ou encore l'énergie ont des répercussions directes sur le développement des pays tiers. Tous ces domaines devraient développer un ‘réflexe coopératif’. » (1)
    Ainsi, le Ministre porte la volonté de mettre en place en Belgique un cadre institutionnel qui garantisse la cohérence des politiques. A ce niveau, différents mécanismes ont été cités : une Conférence Interministérielle de la CPD et une Commission Interdépartementale de la CPD qui seraient établies par la Loi pour garantir une cohérence au niveau des autorités et des administrations belges en faveur du développement.
  • L'administratrice du PNUD et présidente du Groupe des Nations Unies, Helen Clark a rappelé les deux objectifs de la CPD : d'une part, le "do no harm" c'est-à-dire d'éviter les incohérences et les politiques qui vont à l'encontre du développement et d'autre part, la mise en place de politique qui encourage le développement. Elle met l'accent sur l'importance de mécanismes de coordination mais également de mise en œuvre et de suivi de la CPD au niveau multilatéral. Elle insiste sur trois dimensions : l'atteinte des 0.7% du PIB consacré à l'APD, la dimension multi-acteurs du développement et l'opportunité qu'offre Rio +20 de mettre la CPD au centre des discussions.
  • le secrétaire général de la CNUCED, Supachai Panitchpakdi, a souligné l'importance des analyses et audits de terrain pour mesurer l'impact et l'efficience des politiques; la possibilité de créer un poste d'Ombudsman qui serait indépendant, autonome et à l'écoute de la société civile et des acteurs de terrain; l'importance d'un processus facilité à l’échelle internationale (Rio +20) et de la transition vers une économie verte et enfin, l'importance de créer une forme institutionnelle internationale.
  • le directeur du "Third World Institute", Robert Bassio est parti du constat d'inégalité croissante non seulement entre pays du Nord et du Sud mais également au sein de chaque société. Selon lui, l'incohérence touche tous les citoyens qu'il soit au Nord ou au Sud (réchauffement climatique, crise économique, etc.) c'est pour quoi, il faut une réponse globale à cet enjeu.
  • le secrétaire général du CNCD 11.11.11, Arnaud Zacharie. Les réponses que l'on doit apporter aux incohérences existantes sont notamment : la régulation des flux financiers privés au niveau international et l'engagement de partenaires responsables pour créer des politiques cohérentes et soutenir les gouvernements locaux. La mise sur pied d'un mécanisme institutionnel doit être soutenue par le Premier Ministre mais également par un cadre légal qui ancre cette décision dans une temporalité et qui lie les prochains gouvernements. (2) Retrouver la note des coupoles dans ce document.
  • le secrétaire général de la CSC, Claude Rolin pense que le rôle des syndicats est un travail d'analyse des conditions de travail pour un travail décent et la création de liens, de convergences entre ces acteurs.

La discussion était menée par Regis de Rath, journaliste à la RTBF. La sénatrice Marleen Temmerman s'est également exprimée.

Après avoir entendu la vision de la CPD de ces différents acteurs, des questions leur ont été adressées. Ensuite, les participants se sont divisés en 3 ateliers thématiques :

1. L'enjeu de la CPD : le cas de la sécurité alimentaire et du droit à l'alimentation
2. L'enjeu de la CPD: le cas du commerce et des investissements
3. Quelles structures institutionnelles pour assurer la CPD?

Le chef de Cabinet Guy Beringhs a clôturé la journée en ajoutant l’intérêt marqué du Premier Ministre Elio Di Rupo pour cette thématique; l'importance de fixer les  priorités au niveau fédéral avec un rôle important des entités fédérées dans ce processus. Il s'est dit à l'écoute des propositions faites lors de cette journée telles que : l'élargissement du rôle de l'évaluateur spécial, l'inscription de la CPD dans la loi, la création d'un poste d'Ombudsman, etc.

Peter Moors a clôturé la journée en présentant le nouveau service Communication de la DGD et sa prémière réalisation.

(1) Communiqué de presse du SPF Affaires étrangères, Commerce extérieur et Coopération au Développement du 9 mai 2012
(2) Article paru dans la Libre Belgique du 9 mai 2012